Combien de personnes passent (ou passeront) devant votre local commercial ? Quelles sont les zones où le flux piéton ou automobile est le plus important ?
Tout comme les zones de chalandise, les données de flux permet aux professionnels d’avoir un aperçu général de « qui passe devant mon local ». Aujourd’hui, il existe différents moyens de calculer le nombre de personnes qui passent devant une adresse donnée. Cependant, selon les moyens de calculs employés, les informations récoltées n’auront pas toujours la même valeur.
De même, les données de flux sont au cœur d’une controverse parmi les commerçants, franchiseurs et autres professionnels des études de marché. Ces données se révèlent souvent approximatives et ne permettent pas de refléter la réalité du terrain malgré sa volonté de vouloir donner une idée précise du nombre de personnes passant devant un point de vente.
- Les différents moyens de calculer son flux piéton
- 4 raisons de ne pas faire appel aux données de flux
Les différents lieux où mesurer les données piétons
Pour chaque typologie de lieu, il pourra y avoir une méthode de collecte des données piétons adaptée. Nous les avons classés en quatre types:
Rue calme | Rue calmeCe type de rue est typique des quartiers résidentiels. On y constate en général moins d’un piéton par minute (moins de 5.000 par semaine) et les commerces qui s’y trouvent s’adressent aux surtout aux résidents. Il y a en peu d’intérêt à mesurer le flux piéton dans ces endroits. |
Rue passanteCe type de rue est typique des quartiers commerçants des petites villes. On y constate +/- 1.000 piétons par heure (de 50.000 à 100.000 par semaine) et les commerces y sont très présents. Les intuitions sur la fréquentation réelle de ces rues peuvent parfois être trompeuses et il y a donc un vrai intérêt à mesurer le flux piéton dans ces endroits pour comparer leur potentiels. | Rue passante |
Rue très passante | Rue très passanteCe sont les rues très commerçantes que l’on trouve dans les hypercentres de chaque ville de plus de 40.000 habitants. Avec un flux de 2000 à 10.000 piétons par heure (de 150.000 à 1.000.000 par semaine), les commerces qui s’y trouvent on un budget important pour la location du lieu, et en espèrent donc un fort retour. |
Zones largesQue ce soient les places, les esplanades de gares, ou les centre commerciaux, ces zones sont les plus difficiles à observer en terme de flux. Que ce flux soit de quelques centaines ou de plusieurs milliers à l’heure, la typologie très vaste de ces lieux rend les comptages de piétons très complexes à organiser. | Zone large (place, gare, esplanade) |
4 raisons de ne pas faire appel aux données de flux
Les données sont coûteuses
Qu’il s’agisse de comptage manuel réalisé par un institut d’études, d’utiliser les caméras, des capteurs smartphone ou des données de géolocalisation, ces infrastructures sont très coûteuses à la fois pour le prestataire qui les propose (main d’oeuvre, anonymisation des données, gestion des serveurs) que pour le client final : le commerçant, le franchiseur…
Les résultats sont approximatifs
Après plusieurs années d’exploitation des données de flux, nous nous rendons compte que les résultats sont parfois approximatifs et ne reflètent pas nécessairement la réalité. Les données peuvent différer d’une journée à l’autre, d’une horaire à l’autre. Selon les périodes scolaires ou les campagnes de promotion annuelles, les flux et les dynamiques ne seront pas les mêmes. Enfin, les villes et les grandes métropoles évoluent rapidement. Il est important de prendre en compte les changements du territoire urbain tels que la mise en place d’une rue piétonne ou l’élargissement d’une voie pour les voitures. Ces données de flux se révèlent donc vite obsolètes.
Chaque territoire est différent
Toute problématique de chaque réseau d’enseigne réside dans l’adaptation du concept au territoire local. L’analyse de la zone de chalandise et les dynamiques de mobilité sont au coeur de ces enjeux. Ainsi, selon la culture des régions, les spécificités locales et les habitudes des consommateurs, certains sont plus à même de parcourir de longues distances pour un produit que d’autres territoires. Réaliser ses études à l’aune des seules données de flux pourraient fausser ou biaiser l’analyse des résultats. Il est important de connaître la typologie des consommateurs habitant dans les territoires, ainsi que ceux passant par ce même territoire venant d’une zone voisine.
Il existe une alternative moins coûteuse et tout aussi pertinente !
Si la problématique pour le commerçant est d’appréhender une ville qu’il ne connaît pas assez bien, il suffit d’analyser la géolocalisation des attracteurs de flux. Ces attracteurs de flux sont différents selon les secteurs mais il peut s’agir, par exemple, des magasins d’habillement pour avoir une idée des mobilités les samedis après-midi. Si votre clientèle est plus à même de venir chez vous le midi en semaine, il s’agira plutôt de repérer à la fois les bureaux des plus grosses entreprises mais également les autres acteurs de restauration rapide ou brasseries.
Un exercice a été réalisé comme exemple sur smappen pour repérer les flux exceptionnels dans les métropoles liées aux achats de Noël en repérant à la fois les retailers de produits culturels, high-tech, bijouteries, décoration en rouge et les magasins d’habillement en violet :
Les différents moyens de calculer son flux piéton
Comme mentionné précédemment, il existe différents moyens d’obtenir un comptage de flux piéton ou de voitures. Tous différents et tous proposant des résultats, une précision et un prix différent.
Les comptages manuels
Qualité des résultats d’après les zones | |||
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Rue calme | Rue passante | Rue très passante | Zone large |
Presque parfaite | +/- 15% | +/- 20% | Impossible |
500-800€ par emplacement | Sous 7 à 10 jours | ||
Les + | Les – | ||
+ Comptage dans toutes les conditionsde météo et d’environnement + En multipliant les compteurs (et le budget),la méthode ayant le plus haut niveau de certitudecar pas sujet aux pannes techniques | – En moyenne 20% d’erreurdès que le flux dépasse 2000 piétons à l’heure – Très long à organiser – Le prix – Inaplicable pour une surveillance |
Le comptage manuel consiste, comme son nom l’indique, à poster un humain (ou plusieurs pour plus de fiabilité) chargé(s) de compter le nombre de personnes passant devant un point précis. Quel que soit l’environnement et les conditions météo, une telle méthode de calcul assure une précision quasi-parfaite sur des rues calmes et passantes. Multipliez le nombre de compteurs sur une même adresse et vous obtiendrez un résultat encore plus précis sans faire face à la moindre erreur technique.
Cependant, aux vues des moyens humains à mettre en place, ces comptages ont un prix. Une telle étude est comprise entre 500 et 800€. De plus, mobilisant beaucoup de ressources, les comptages manuels peuvent être longs à organiser.
Néanmoins, et comme toute technique de comptage malheureusement, le comptage manuel a lui aussi ses limites. Le facteur humain, qui était jusque là un avantage, peut se transformer en inconvénient. Plus le nombre de passants augmente, plus la précision des résultats diminue. Et c’est normal. Imaginez, devoir rester figé une journée entière à compter le nombre de personnes qui passent devant un point précis sans se tromper. Maintenant, imaginez qu’on vous demande de faire cet exercice sur les Champs Elysées ou sur l’esplanade d’une gare. Impossible.
Selon les besoins de l’étude, il peut être intéressant de faire appel au comptage piéton. Mais il existe d’autres méthodes de calcul tout autant voire plus efficaces.
Les senseurs lasers et infrarouges
Qualité des résultats d’après les zones | |||
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Rue calme | Rue passante | Rue très passante | Zone large |
Parfaite | +/- 15% | Impossible | Impossible |
500 – 3000 € par an par point de comptage | Une fois installé : temps réel (+ 30 minutes) | ||
Les + | Les – | ||
+ Jusqu’à plusieurs années d’autonomie en énergie + La méthode la plus précise dans les petits environnements + Surveillance en presque temps réel | – Portée limitée (3 à 8m) – Le prix – Très sensible à l’environnement– Nécessite maintenance et surveillance |
La seconde solution consiste en des senseurs capables de compter le nombre de passants et/ou de voitures devant un point donné. Ils peuvent soit fonctionner par contact (dalles ou tubes), soit à une distance de 3 à 8 mètres en infrarouge ou par laser. La marge d’erreur de telles machines est très faible, mais elle se laisse dépasser si le flux dépasse un certain niveau, ou dans le cas de véhicules, si les conditions de circulations sortent des normes (ralentissements/bouchons).
Un compteur électronique de piétons sera incapable de différencier un groupe de piétons marchant ensemble en unités distinctes. Cette méthode de comptage est donc fiable dans des conditions normales et dans des rues plus ou moins passantes.
Mais cette fiabilité trouve ses limites lorsque l’environnement n’est pas favorable et qu’il faut s’intéresser à son coût. La mise en place de ces outils est onéreuse et ils doivent être entretenus, voire remplacés régulièrement. De plus, leur portée limitée ne leur permet pas d’effectuer des comptages sur de grandes rues passantes.
La plupart des systèmes n’ayant pas besoin d’alimentation électrique, ils vont économiser leur énergie en transmettant leurs données toutes les 30 ou 60 minutes. C’est donc du « presque temps réel ».
Les caméras
Qualité des résultats d’après les zones | |||
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Rue calme | Rue passante | Rue très passante | Zone large |
Parfaite | Parfaite | +/- 15% | +/- 20% |
1500 – 10 000 € par an par zone | Une fois installé : temps réel | ||
Les + | Les – | ||
+ La méthode la plus précisedans tous les environnements + Surveillance en temps réel | – Nécessite une alimentation en énergie – Le prix |
Des caméras équipées d’IA peuvent reconnaitre les piétons, parfois par leur visage. Parfois plusieurs caméras sont couplées à la même IA. Grâce à leur alimentation électrique, elles peuvent transmettre leurs données en temps réel.
Faire appel aux caméras pour calculer son flux est une des méthodes les plus fiables. Leur précision est parfaite sur les rues calmes ou passantes. Ce système ne présente pratiquement aucune erreur dans ces environnements. Ce n’est qu’une fois que le nombre de piétons augmente fortement que des erreurs de comptage peuvent se glisser dans les résultats.
L’installation de ces caméras est toutefois très coûteuse. C’est la solution la plus onéreuse de toutes. Une seule zone peut atteindre jusqu’à 10 000€ de frais par an. De plus sans alimentation en énergie, ces caméras ne peuvent pas fonctionner.
Ainsi, il faut mobiliser beaucoup de ressources pour pouvoir récolter des données piétonnes qui seront certes quasi-parfaites quel que soit l’environnement mais qui demanderont un certain investissement.
Les capteurs de smartphones (Wifi ou Bluetooth)
Qualité des résultats d’après les zones | |||
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Rue calme | Rue passante | Rue très passante | Zone large |
+/- 30% | +/- 30% | +/- 30% | +/- 20% |
300 – 800 € / capteur | Temps réel | ||
Les + | Les – | ||
+ Le prix de maintenance très faible + Peut être installé n’importe oùpour couvrir une zone de 50 à 400m2 | – Le taux d’erreur qui dépendbeaucoup de l’environnement(murs, les vitres, bornes free Wifi) – Nécessite une alimentation électrique |
Cette technologie utilise le fonctionnement normal des smartphones qui cherchent sans arrêt à trouver une borne Wifi et des composants Bluetooth où se connecter. Chaque smartphone va donc « appeler silencieusement » en permanence, et c’est cet appel que les compteurs Wifi détectent et comptent.
Toutefois, la fréquence des « appels » de nos smartphones vers les bornes Wifi est assez faible (toutes les 2 à 7 minutes – suivant le modèle de téléphone et la charge de sa batterie). Cela implique qu’une partie importante des smartphones ne sera pas détectée à moins de 50 mètres d’un compteur si les personnes se déplacent simplement à pied (une personne normale parcours 80 mètres par minute en marchant).
Le résultat obtenu du compteur sera donc redressé pour donner la meilleure des estimations possibles. Mais la précision de ce système restera dépendante de la zone à mesurer, et de son architecture.
Il reste malgré tout le dispositif de comptage le plus facile à installer (il se pose virtuellement n’importe où) et qui a besoin du moins de maintenance tout en délivrant des données en temps réel.
Il aura cependant besoin d’une alimentation électrique.
Les données de géolocalisation de smartphones
Qualité des résultats d’après les zones | |||
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Rue calme | Rue passante | Rue très passante | Zone large |
+/- 30% | +/- 20% | +/- 15% | +/- 15% |
Minimum de 5000 € par an | Temps décalé de quelques jours | ||
Les + | Les – | ||
+ Plus il y a de monde, plus il est précis + L’immédiateté des données, sans installation préalable | – Résultats approximatifs, coût élevé de maintien des données |
Dernière méthode de comptage de flux piéton, les données de géolocalisation de smartphones. Cette méthode consiste à collecter les données de géolocalisation de smartphones au travers des applications qui récoltent les données GPS de leurs utilisateurs (avec leur consentement). Pour en savoir plus sur les données GPS, nous y avons dédié un article.